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"Spartacus : Face à la république de Rome" (2/3)

  • Photo du rédacteur: Historiantiqua
    Historiantiqua
  • 7 févr. 2021
  • 12 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 janv. 2022

Spartacus, un homme thrace devenu esclave et acheté pour devenir gladiateur par la simple mais malencontreuse erreur d’avoir voulu être libéré de Rome et de ces chaînes, quelle ironie ! C’est un coup du sort fâcheux que doit endurer cet homme qui ne cherchait que l’indépendance. Grâce à son intrépidité et son intelligence, il parvient à ne pas rester longtemps dans l’école de gladiateur de Capoue et fait même miroiter a d’autre ses idées de fuite. Ayant réussi son entreprise, il se retrouve avec une grande partie de ses compagnons sur les pentes du Vésuve.



Photo du Vésuve, (Libre de droit)



Le sénat entreprit la démarche de mater la rébellion


La troupe qui avait atteint des milliers d’hommes ne passait plus inaperçue et piquait au vif le sénat car la république romaine avait déjà connu deux guerres d’esclaves et voulait mater cette rébellion au plus vite. En attendant, sur le Vésuve, les trois chefs trouvaient des vivres et pillaient toutes les villes autour d’eux, sachant que, de plus, la résistance y était moindre puisque la plupart des esclaves étaient plus enclin à les rejoindre qu’à protéger les biens de leurs maitres. A force d’être pillés, les propriétaires des domaines de la région de Campanie demandèrent l’intervention du sénat pour les arrêter. Le sénat discuta donc et se demanda qui envoyer car, pour les romains, il n’y avait aucune gloire à gagner contre des esclaves. Les meilleurs généraux étaient déjà occupés dans des guerres en Espagne et en Orient et bien évidemment ils étaient accompagnés des meilleurs soldats de l’armée romaine. Le sénat porta son choix sur les deux consuls qui détenaient l’imperium, c’est-à-dire qui détenaient tous les pouvoirs, il s’agissait de Gaius Cassius Longinus et Marcus Terentius Varro Lucullus. Le sénat n’envoya pas de consuls pour faire la guerre face à la troupe de Spartacus, mais un préteur nommé Claudius car le sénat pensa que c’était une tâche qu’un préteur pouvait accomplir. Pour eux, pas besoin d’envoyer des plus gradé, ce préteur fut accompagné de 3 000 soldats de troupes auxiliaires, qui étaient très probablement constituées de thraces qui allaient devoir combattre un thrace.



« non pas avec une armée romaine, mais avec un corps de troupes ramassé à la hâte, et comme en courant ; car les Romains ne pensaient pas que cela devait être une guerre en bonne et due forme. Ils croyaient que c’était quelque chose comme une attaque isolée, semblable à un acte de brigandage, et qu’il suffisait d’entrer en campagne contre eux ». Appien

Vésuve au temps de Spartacus et Strabone, 1880, dessin de Luigi Palmieri


Le préteur et son armée arrivèrent donc au niveau du Vésuve et fit en sorte que Spartacus et son armée se retranchent sur les hauteurs du Vésuve. Son plan était de ne pas combattre mais de les laisser mourir de faim ou de froid dans les hauteurs de ce volcan. Les soldats romains installèrent leur camp juste au bas du seul chemin empruntable pour descendre au cas où Spartacus aurait été assez fou pour attaquer. Claudius prit des mesures de précaution et creusa un fossé profond et installa une palissade.


« Je ne sais quel nom donner à cette guerre dont Spartacus fut l’instigateur. Car des esclaves en étaient les soldats, des gladiateurs les chefs. Les premiers de la plus basse condition humaine, les seconds de la pire » Florus.


La première victoire d'une longue série face aux romains


Spartacus qui connaissait bien les stratégies romaines pouvait arriver à réfléchir et à trouver des solutions pour déjouer leurs plans, ce fut ce qu’il fit ici. Il prit l’initiative de descendre pour attaquer mais pas par l’endroit où les romains s’y étaient si brillamment préparés. Spartacus décida de les prendre à revers, il créa avec ses troupes des échelles à l’aide des vignes qu’ils avaient sous la main. Tous les hommes qui étaient capables de se battre étaient descendus par les flans raides de la montagne à l’aide de ces échelles plus que rudimentaires. Ils s’approchèrent des tentes romaines sans bruit durant la nuit ce qui fait que la plupart des soldats furent tués dans leur sommeil sans opposer aucune résistance.


« Les Romains ne s’étaient aperçus de rien, ils les cernèrent, les épouvantèrent par la soudaineté de leur attaque, les mirent en fuite et prirent leur camp. » Plutarque

Photo des pentes du Vésuve, (Libre de droit)


Les seuls qui offraient un semblant de résistance étaient les sentinelles placées sur les palissades mais ceux-ci furent vite massacrés. Les romains ne savaient pas comment réagir face à cette attaque brutale, la défaite était certaine pour le camp romain. L’effet de surprise qu’ils avaient produit sur le camp romain impliqua qu’il n’y eu pas de grande perte du côté des attaquants. On ne connait pas la destinée du préteur Claudius, il fut peut-être tué ou alors il put simplement s’échapper. Dans tous les cas, cette défaite lui fit perdre si ce n’est sa vie sa carrière militaire.


Ce fut cette bataille qui déclencha véritablement la révolte des gladiateurs et des esclaves de la région. Spartacus profita de cette victoire pour récupérer sur les cadavres des soldats les armes pour les fournir à ses hommes qui étaient à présent équipés de la même manière que leurs adversaires. Cependant, les armes étaient toujours un problème, car la troupe ne cessait de grandir et il ne disait non à personne pour entrer dans sa révolte. A ce jour, Spartacus disposait d’un assez grand nombre de personnes dans son armée pour la diviser en une armée d’infanterie légère et un escadron de voyeur pour être au courant d’où se trouvait les romains, car il savait bien que le fait d’avoir vaincu une fois Rome ne suffisait pas et que cela ne les découragerait pas. Au contraire, le sénat était encore plus déterminé à voir cette guerre se finir au plus vite. Même après cet affront que leur avait fait subir Spartacus, Rome ne les prenait toujours pas assez au sérieux, il les prenait pour une simple troupe de brigand qui faisait un peu de bruit dans le sud. Cependant, ce n’étaient plus quelques hommes d’une maison qui s’étaient échappés mais ils constituaient aujourd’hui une troupe armée de 10 000 hommes ce qui représentait tout de même un danger pour Rome. Spartacus, qui au départ ne cherchait que la liberté se retrouva malgré lui à la tête de la troisième révolte servile. Il apparaissait comme un chef juste, courageux et équitable envers tous les hommes et avec une grande ferveur à servir la cause des esclaves, des gladiateurs et de tous ceux qui étaient maltraités par la république de Rome. C’est ainsi que même des hommes libres se mirent à entrer dans l’armée, émut par la cause qu’ils défendaient. Spartacus ne se reposa pas et chercha déjà à anticiper la prochaine attaque des romains qui ne laisseraient pas impuni la défaite de son préteur.


Mosaïque des Gladiateurs, déposée à la villa Borghèse de Rome.


Le sénat envoya donc des gens un peu plus expérimentés qui se nommaient Varinius Glaber et Publius Valerius, tous deux étaient des préteurs avec des effectifs de soldats importants. Cependant, ce n’était toujours pas la légion romaine que le sénat envoyait. Pour le moment, les évènements se cantonnaient dans la région de Campanie, entre Capoue, Pouzzoles, Nola, Pompéi et Nocera. Mais Spartacus disposait-il d’un plan ? Voulait-il partir du pays ? Marcher sur Rome ? Ses désirs de vengeance étaient-il plus grand que le fait de rentrer chez eux ?



Varinius Glaber face à Spartacus


Spartacus était quelqu’un de très réfléchi comparé au reste de son armée qui était rempli de personnes qui n’avait qu’une seule hâte : se venger. Il savait ce que valait son armée et lui voulait se retirer des plaines de Campanie et aller plus au sud, seulement ce n’était pas l’avis de tout le monde. N’oublions pas qu’au départ trois chefs avaient été élus même si Spartacus est le nom que l’histoire retient le plus pour cette guerre. Les gaulois n’étaient pas tous d’accord avec la décision de Spartacus de partir vers le Sud. Ce fut à ce moment-là qu’une première scission de l’armée fut créée. Oenomaus, un des trois chefs qui était gaulois, voulait attaquer et non fuir. Spartacus ne s’y opposa pas, car chacun était libre et il ne se prit pas pour un roi ou le seul décisionnaire, chacun avait le droit de partir et de faire ce qu’il voulait. Ce chef gaulois partit avec 3 000 gaulois qui étaient d’accord avec son idée d’attaquer les romains.

L'armée se divisa :

  • 2/3 resta avec Spartacus

  • 1/3 partit avec Oenomaus

Nous ne connaissons pas vraiment le nombre exact d’adversaires qu’ils allaient attaquer mais nous pouvons supposer qu’Oenomaus était doté d’environ 10 000 hommes et qu’il était suivi de près par l’armée de Publius Valérius. Mais nous savons qu’Oenomaus a subi une défaite face à l’armée romaine.


Via Popilia, de Capoue à Rhégium


Spartacus chercha à semer les éclaireurs de Varinius, il décida d’abandonner la via Popillia pour passer par des chemin plus petits et plus discrets. Il s’engagea dans les montagnes des Apennins, Spartacus prit très à cœur la rapidité de mouvement qui leur donna un avantage certains sur les troupes romaines car ils ne s’encombrèrent pas de charriots. De plus, il obtint l’aide des populations locales, grâce à tout cela il réussit à contrer les éclaireurs romains et 2 000 romains de plus furent tués. Ce succès aida à remonter le moral des troupes, mais cette victoire n’arrêta pas l’avancée des troupes de Varinius qui continua à les suivre. Le préteur trouva l’armée d’esclave mais resta à distance raisonnable car il connaissait la réaction de l’armée quand on les attaquait de front. Assiégés pour la deuxième fois et n’ayant pas de grande quantité d’avance de nourriture, les troupes de Spartacus furent vite en manque de vivres. Il devait de nouveau trouver un stratagème pour sortir de ce siège le plus rapidement possible. Il décida d’utiliser des outils romains pour s’en sortir, il fit croire à un changement de garde et mit des têtes de soldats romains morts sur des poteaux et pendant ce temps-là, ils s’échappèrent.


« Le même chef [Spartacus], bloqué par le proconsul Publius Varinius, fit planter des poteaux à de faibles intervalles les uns des autres devant la porte de son camp, fit relever des cadavres, les fit équiper de vêtements et d’armes et attacher à ces poteaux, afin de faire croire à qui les voyait de loin qu’il s’agissait d’un poste de garde, et fit allumer des feux dans toute l’étendue du camp. Cette fausse apparence trompa l’ennemi, ce qui permit à Spartacus d’emmener ses troupes dans le silence de la nuit » Frontin.

Varinius décida de lancer aux trousses de Spartacus son lieutenant Cossinius, lui aussi préteur. Son camp fut pris par les esclaves et Cossinius failli être capturé mais se sauva à temps. Il se réfugia dans des bains, Spartacus le retrouva dans ce qu’on appelle la « bataille des bains de Salines », il finit par tomber après avoir essayé de fuir de son bain, nu. Dans cette bataille, il semblerait que ce soit l’armée d’esclave qui ait décidé d’attaquer les premiers.


Les désertions dans le camp de Varinius étaient nombreuses et cela ne fit que s’accentuer à chaque nouvelle attaque de Spartacus sur le camp. La lâcheté que montraient les soldats prouve le fait que ce n’étaient pas de vrais soldats des légions romaines mais des troupes auxiliaires qui n’avaient pas l’envie de se sacrifier pour la gloire de Rome dans une guerre sans butin face à des gladiateurs et des esclaves. Les soldats qui restèrent étaient malades, Varinius voulait donc interrompre les hostilités le temps d’obtenir des renforts surtout avec l’hiver qui approchait. Celui-ci envoya un questeur à Rome pour demander plus de troupes, pendant ce temps, lui, resta sur place avec 2 000 hommes. Les soldats reprenaient un peu confiance et Varinius ne put attendre la réponse du sénat pour attaquer. De plus, il se dit que s’il gagnait il pourrait potentiellement atteindre la place de consul qu’il convoitait. Malheureusement, les romains perdirent rapidement espoir face à Spartacus. Il est possible que cette attaque fût instiguée par la ruse de Spartacus qui les avait contraints à sortir de leur fortification pour mieux les attaquer, ils furent tous égorgés. Pour Varinius, ce fut la fin car le sénat ne lui pardonnât pas cette nouvelle humiliation, son rêve de devenir un jour consul fût réduit à néant.


Pourtant, Varinius ne s’arrêta pas là, il décida d’attaquer avant que ses soldats ne désertent tous. La ligne des esclaves tenait bon, leur discipline était impressionnante. Leur premier assaut fût un échec, il relança et la ligne s’ouvra sur un corps à corps. Les deux camps s’affrontèrent tout en sachant que l’un comme l’autre ne survivrait pas à une défaite. Varinius perdit la bataille et s’enfuit avant d’y perdre également la vie. L’armée des esclaves entra en Apulie qui était une région plus sauvage et moins bien tenue par Rome.


Il semblerait que l’armée bougea beaucoup après la victoire face à Varinius, l’Apulie était seulement traversée pour s’installer sur les rivages du golfe de Tarente. Les ports constituants des places actives avec des marchés permettraient d’avoir des vivres a porté de main. Spartacus et sa troupe menacèrent la ville de Métaponte aux alentours de fin 73 av.J.-C ou début de l’année 72 av.J.-C. Aux environs de Janvier 72 av.J.-C, la troupe se dirigea vers le Sud pour atteindre Thurium et Consentia pour y passer l’hiver tranquillement.


Les déplacements de l'armée jusque-là


C’est avec ce choix que l’on peut se dire qu’il n’a jamais voulu rentrer chez lui sinon cela aurait été le bon moment pour regagner la Thrace, son pays natal.

Durant ce temps, les gladiateurs devenaient des enseignants pour les esclaves, les bergers et toutes les autres personnes qui n’étaient pas gladiateurs. Le pillage ne suffisant pas, Spartacus acheta tout ce qui lui manquait pour créer des armes aux marchands du port de Thurium. De nouvelles relations se créèrent comme par exemple entre Spartacus et les pirates qui commencèrent pendant cet hiver 72 av.J.-C. Cette relation était un échange de bon procédé, il achetait aux pirates et eux lui donnaient des informations sur les positions de l’armée romaine.



Des problèmes dans l'armée et la longue marche de Spartacus


Deux camps se formèrent dans l’armée de Spartacus car ils n’étaient pas tous d’accord sur la façon de procéder. Spartacus ne se considérait toujours pas comme un roi, il demandait donc toujours l’avis à ses troupes et ne décidait jamais seul, c’était à chacun de choisir sa voie. Spartacus proposa deux solutions soit rapatrier les esclaves dans chacun de leur pays d’origine par la mer, soit se mettre en route pour remonter vers le nord jusqu’au plaine du Pô et partir de ce pays. Les gaulois quant à eux proposaient de continuer à rassembler ceux qui furent touchés par la guerre sociale et qui pourraient les rejoindre et finir par passer en Gaulle qui était indépendante.


Spartacus perdit une grande partie de son armée qui se joignit au chef des gaulois Crixus pour aller piller l’Italie avec environ 30 000 hommes. Spartacus, quant à lui décida de marcher vers les Alpes, il suivit la côte pour ne pas passer trop proche du Latium, région où se trouvait Rome. Les deux magistrats qui devaient se charger de stopper la guerre se divisèrent également et Gellius fût envoyé vers l’armée de Crixus.

A la bataille de Monte Gargano, Crixus fût défait par les romains et la quasi-totalité de son armée y laissa la vie. Seul 1/3 de ses troupes survécu.


« taille en pièces vingt mille esclaves rebelles avec leur chef Crixus ». Tite – Live

« ce chef des gladiateurs périt dans cette action avec les deux tiers de son armée » Appien

Spartacus resta donc seul face à deux armées consulaires, il fût rejoint par le reste de l’armée de Crixus, ceux qui était encore en vie, c’est-à-dire une poignée d’hommes. En arrivant dans le pays des Sabins, on peut penser que Spartacus détenait encore une armée de 70 000 moins les 30 000 qui était partis avec Crixus. Le sénat mit cette fois un peu plus de disposition pour mater cette rébellion. D’un côté il y avait une armée mené par Gellius et de l’autre celle mené par Lentulus. Spartacus ne pouvait pas attaquer les deux armées en même temps, cependant il fallait qu’ils les attaquent séparément avant qu’elles ne puissent former qu’une seule armée qui serait pour lui impossible à vaincre. Il tenta de forcer le barrage de Lentulus mais n’y parvint pas car ils ne répondaient pas aux attaques de Spartacus. Il décida donc d’attaquer Lentulus sur deux fronts en même temps pour l’obliger à diviser ses forces, grâce à cette tactique il en revint victorieux et récupéra en plus les aigles romains symbole de pouvoir.


« Spartacus filait le long des Apennins […] lorsqu’un des consuls arriva pour lui barrer le chemin, tandis que l’autre le pressait sur ses arrières. Spartacus les attaqua tour à tour, les vainquit l’un après l’autre, et, après cela, ils furent obligés tous les deux de faire leur retraite en désordre. » Appien

La route vers les plaines du Pô s’ouvra face à l’armée de Spartacus mais cela leur couta cher puisqu’ils laissèrent derrière eux un grand nombre de leurs amis ainsi que Crixus un des trois chefs de la révolte et qui suivait Spartacus depuis le début des aventures de la villa de Capoue. Spartacus prit le temps de célébrer correctement la mort de Crixus, un honneur qu’un simple gladiateur n’aurait pas eu autrement. Il offrit 300 soldats romains à se battre en duel pour amuser et réchauffer le cœur de son armée tout comme les romains le faisait avec leurs esclaves / gladiateurs.


« Spartacus immola aux mânes de Crixus trois cents prisonniers romains ». Appien.

« Célébra les funérailles de ses officiers morts en combattant avec la pompe réservée aux généraux en chef, et fit combattre à mort des prisonniers en armes autour de leur bûcher, comme s’il voulait ainsi effacer l’infamie de son passé en donnant à son tour des jeux de gladiateurs… » Florus.

Carte de la séparation de l'armée


La suite au prochain épisode : « Spartacus : La fin d’une révolte de 3 ans » (3/3)



Sources :

  • E. Teyssier, Spartacus. Entre le mythe et l’histoire, ed Perrin, coll « Tempus », 2017, p 384.

  • C.Salles, Spartacus et la révolte des gladiateurs, ed Complexe, Bruxelle, 1990, P 212.

  • A.Schiavone, A la recherche de Spartacus, ed Belin, Torino, 2014, p 158.

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